La fête de Pâques est évidemment synonyme de chasses aux œufs pour nos enfants, mais il s’agit avant tout d’une fête religieuse. À cette occasion, le pape prononce la traditionnelle bénédiction urbi et orbi.
« Urbi et orbi », c’est à-dire à la ville de Rome et au monde, le pape étant à la fois chef de l’Église et évêque de Rome. L’Église utilise encore de nombreux termes latins : Pater, Ave, Gloria, Credo, Te Deum, Magnificat, Laetare (4e dimanche de Carême), Laudes (office du matin). Rien de bien étonnant, quand on sait que la messe était dite en latin jusqu’au Concile Vatican II, il y a juste 50 ans.
Mais le latin est présent ailleurs que dans les églises. Ainsi, les lexiques juridiques regorgent de termes latins. On parle d’avocat pro deo (désigné dans le cadre de l’aide juridique), de quorum (proportion de membres devant être présents pour qu’un organe puisse délibérer valablement), d’un ajournement sine die (à une date qui n’est pas fixée), d’un acte pris ad litem (en vue d’un procès), etc.
Le domaine médical n’est pas en reste. Les termes d’anatomie, les noms des maladies et des pratiques médicales comportent ainsi les mots sinus, sternum, cortex cérébral, lumbago, lupus, cholera, placebo, virus, in utero, in vitro, in vivo, etc.
Le monde académique détient aussi son vocabulaire propre avec, ici aussi, des mots latins : honoris causa, ex cathedra, numerus clausus, cursus, curriculum vitae.
Le milieu de l’édition et de la typographie semble friand du latin : in-quarto, édition princeps, ex-libris, fac-similé, erratum, sic. Sans oublier les termes utilisés dans les bibliographies : idem, confer, infra, supra, ibidem, et alii, op. cit., etc.
Ce ne sont que des termes techniques, me direz-vous, un jargon utilisé par quelques initiés. Passons donc dans le langage courant et nous nous rendrons compte que nombre de locutions latines parsèment la langue française.
A contrario : au contraire
A fortiori : à plus forte raison
A posteriori : après coup
A priori : au premier abord
Ad hoc : adapté à l’usage donné
Ad vitam æternam : pour toujours
Alter ego : un autre soi-même
Condition sine qua non : condition absolument nécessaire
De visu : d’après ce qu’on a vu
Et cætera (ou et cetera) : et le reste
Ex aequo : à égalité
Grosso modo : en gros, sans entrer dans le détail
In extremis : au dernier moment, de justesse
In fine : à la fin, en fin de compte
Ipso facto : par le fait même, automatiquement
Manu militari : avec l’intervention des forces militaires / en employant la force
Nec plus ultra : ce qu’il y a de mieux
Nota bene : note mise en marge ou en bas de page
Persona non grata : personne indésirable
Post-scriptum : note placée au bas d’une lettre, après la signature
Statu quo : état actuel, inchangé des choses
Vice versa : inversement
La liste est loin d’être exhaustive. Il ne s’agit là que de quelques exemples parmi les plus courants. De quoi s’apercevoir qu’il existe de nombreux survivants à celle qu’on désigne comme une langue morte.
Utilisez-vous aussi ces locutions latines ? Avez-vous parfois des difficultés à comprendre ces termes ? N’hésitez pas à en demander le sens.